Il semblerait que pour moi, les rangs de l’armée ce soit un peu tard et aussi  peu souhaitable. J’ai bien pensé à la marine, ou j’aurais pu embarquer ma mélancolie sur les flots, mais aussi et surtout, au  mal au cœur dans la cale. Ensuite, pour tout ce qui relève de la terre ou des airs, je me suis trop habituée a dormir avec «  à la Steinbeck  »  revisité, soit,  avec  des chats et des hommes, pour me retrouver seule entre deux dunes avec un fusil.

Mais alors, que pouvons nous bien faire pour être des citoyens utiles et grandiloquents ?

Concrètement, je suis tentée de dire que contre une poignée d’abrutis qui font feu sur une terrasse, on ne peut pas grand-chose. On avait a posteriori du 11 septembre imaginé pour les habitants des constructions type gratte-ciel le port du parachute en permanence, mais on voit bien que le quotidien en est la limite.

De même, siroter sa bière en costume Michelin anti-jet de balles et coiffé à la Daft Punk, serait également une utopie pour plusieurs raisons :

La première, c’est que notre Président lui même a testé la parade pour aller perpétrer des bisous, et que, même dans ce cadre, il fût vertement canardé par l’opinion publique pour un trop plein de normalité.

La deuxième raison, c’est que l’on risque de se faire quelques petites frayeurs entre nous. Je ressens aisément l’angoisse d’emprunter ma rue à 4h du matin et qu’un personnage dans cette tenue marche tout simplement derrière moi. Je me mettrai immanquablement à penser que, de la même façon que la droite récupère le FN, des Guy George en puissance bénissent en ce moment même quelques Mollahs influents en s’imaginant me coincer sous un porche.

Troisième et dernière raison bêtement technique celle-ci, on n’a pas encore conçu de fente et de système d’évacuation dans le casque intégral pour boire et fumer, ce qui, à terme, nous offrira plus de chances de réchapper à l’attentat qu’au cancer ou à la cirrhose.

Démonstration est ainsi faite que toute prévention matérielle et technique serait vaine.
Cela donnerait donc à penser qu’il faudrait mieux aller fouiner du côté de l’attitude morale tout en sachant qu’il y a bien longtemps que la religion ou tout autre dogme n’est plus un mobile. J’en veux pour exemple cette pauvre femme, tristement déjà oubliée qui s’est faite exploser avec si peu de panache à St Denis. Un pétard mouillé… elle n’a même pas réussi à faire friser sa belle sœur qui se trouvait à quelques 2,50m. Force est de constater que sur l’atelier pyrotechnie nous étions un peu juste…

Ainsi la méthode de racolage consiste d’avantage à retourner des gens déjà bien en lisière de précipice, sur lesquels une pichenette pseudo religieuse amorce l’ultime feu de joie.
Le terreau était plus ou  moins fertile si on considère qu’à 30 ans à peine, elle nourrissait des rêves de gloire dans le rap (sous sa douche), enviant secrètement la reine des neiges, tout en s’adonnant à la prostitution. Comme quoi l’envie seule ne fait pas le terroriste.

On nous aurait dit il y a seulement dix ans que le monde partirait autant en vrille, on aurait dit « foutaises ». Alors comment imaginer ce qu’il sera dans seulement encore dix ans ? Petite colle : Qui des attentats ou du climat nous décimera en premier ?
« Je te tiens, tu me tiens… » Cop 21 / Versus Daesh, ou le choix de mourir décapité ou brûlé par le soleil, ben franchement moi j’hésite ?

Ne nous reste finalement qu’une option : se serrer les coudes et les couilles pour faire front. Et pour ce faire, je préconise un Jiyad inversé sur toutes les futilités que le monde peut nous offrir. La Syrie est devenue une scierie à ciel ouvert qui forme des garçons bouchers au maniement de l’enrôlement. Eh bien bâtissons des armées de cochonnes égrenant les bars et boîtes avec des jupes courtes et des dents longues, prêtes à rien mais bonnes à tout sauf à se faire sauter à l’unique gloire de dieu !

Parce ce que certes, les drames certes nous soudent, mais jusqu’à quel point ?
Soyons sérieux, parce qu’il faut finalement bien rire un peu, Charlie et Paris ne font pas le bonheur de tout le monde. Il y a des laissés pour compte sociétaux. Tenez, imaginez deux secondes la détresse des hommes sur les sites de rencontre, où, toutes les nanas sont désormais « Charlie » ou « Paris ».
Ahahahaha ! La citoyenneté a ses limites que mâle en rut ignore ! Je mets ma tête à couper qu’il y en a au moins un qui s’est dit en son for intérieur : Certes, tu es Charlie mais es-tu seulement bonne? Parce qu’il peut aussi bien y avoir baleine sous drapeau !
Dans la foulée ils vont se dire que la liberté peut bien attendre un peu ? Il faut bien reconnaître que Charlie a de beaux jours devant lui/elle, car derrière, vont bientôt se planquer toutes les Martine75, et autre BB Bijou de Cergy qui aiment les dauphins, détestent l’injustice, et voudraient changer le monde d’un coup de baguette magique.
De même, lorsque votre gamin va rentrer à 3h du mat vous invoquant « être Charlie / Paris » dites lui bien « Je suis ta mère ».
Bref, laissons Paris être Paris ou si nous l’empruntons, gardons lui sa légèreté et dignité.
Happy 2016