Petit Mouton Noir

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14 articles written by Petit Mouton Noir

Il semblerait que pour moi, les rangs de l’armée ce soit un peu tard et aussi  peu souhaitable. J’ai bien pensé à la marine, ou j’aurais pu embarquer ma mélancolie sur les flots, mais aussi et surtout, au  mal au cœur dans la cale. Ensuite, pour tout ce qui relève de la terre ou des airs, je me suis trop habituée a dormir avec «  à la Steinbeck  »  revisité, soit,  avec  des chats et des hommes, pour me retrouver seule entre deux dunes avec un fusil. Mais alors, que pouvons nous bien faire pour être des citoyens utiles et grandiloquents ? Concrètement, je suis tentée de dire que contre une poignée d’abrutis qui font feu sur une terrasse, on ne peut pas grand-chose. On avait a posteriori du 11 septembre imaginé pour les habitants des constructions type gratte-ciel le port du parachute en permanence, mais on voit bien que le quotidien en est la limite. De même, siroter sa bière …

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Et sinon Rick Owens comment ça se passe ? Apparemment bien. Le type a l’air serein, en pleine fulgurance, voire au sommet de son art. C’est un peu comme si face à cela, il était proclamé que le monde va dans la bonne direction mais dans deux sens opposés. C’est du moins ce que l’on tente de faire avaler aux pauvres gens qui n’ont pas compris que la vraie mode, celle qui par définition se démode, serait faite pour descendre dans la rue. J’opte plus volontiers pour une virée au cirque Pinder, ou bien, pour une scène de théâtre contemporain, type refonte des métamorphoses d’Ovide, ou, des artistes mimant l’effroi, traversent la scène en hurlant à la mort. Au début on se dit que ça se met en place, que ça va démarrer. Après quarante minutes, soit globalement à la moitié, on regarde si les voisins expriment quelques réactions, voire on glane un regard complice qui nous fait dire que …

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Ce sont les premiers mots que souvent on entend lorsqu’on se met à pleurer. Quelle idiotie, ben oui  on pleure et aussi stupide que cela puisse paraître on ne le fait pas exprès. Car finalement, la gêne liée aux pleurs est bien de chez nous. Dans les cultures orientales par exemple, on a bien compris que non seulement c’est dommage de se refreiner, mieux, ce sont autant d’occasions de lâcher les chevaux. Résultat, joies et peines empruntent les mêmes canaux. Cela occasionne toujours un peu le bordel, mais c’est ce qui permet d’être dans le ton que l’on assiste à un mariage ou à un enterrement et de mettre la petite pointe dramaturge qui va bien. Quand à la légitimité et graduation des peines et des pleurs, là c’est carrément l’anarchie et ça laisse va-t-on dire le champ libre à la spéculation. Comment savoir si une femme dont la maison vient de brûler ressent une plus forte peine et possède donc …

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« Au commencement, nous configurions toutes nos soirées en mode baise de données. Il m’arrachait barrettes et boutons avec les dents, laissant libre cours à toutes les pirateries, sans pare feu, et nous laissant bientôt défragmentés, des pixels plein les yeux, la mémoire morte. J’étais sa souris, et j’aurai pu ramper le long du périphérique ou parcourir la France à cheval de Nantes jusqu’à Troyes rien que pour déguster des cookies avec lui. Puis, peu à peu, sans que je puisse déterminer quand avec précision, mon joystick se délita. Il me fallait parfois l’éteindre pour mieux le rallumer. Il se mit par ailleurs à développer une forte tendance à la veille, aimant à rentrer de plus en plus tard, naviguant dans des bars de tâches ou, buvant de la bière à haut débit, il n’allait pas tarder à muter en un véritable porc USB (universel salopard branleur). Il réapparaissait au lever du jour parfois, et sans arguments, abattait la « …

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Dans cigarette, il y a « arrête », ça n’est pas pour rien. Comme le virus est inoculé dans le vaccin, le ver dans le fruit, et toujours aussi la connerie dans l’intelligence, nous ne sommes pas moins de 1 milliard d’individus à jeter fortunes et poumons aux chiens. A peu de choses près, rien ne nous arrête. Je ne suis pas certaine que ceux qui ont les moyens fument beaucoup plus ou mieux. Quand à ceux qui n’en ont pas, il ne fument pas significativement moins, ils priorisent c’est tout. C’est aussi et finalement le seul vice sur lequel on trouve un niveau de qualité de produit plus ou moins égal et nul. Alors que les drogués peuvent crâner avec une bonne skunk ou coke, versus un pollen bas de gamme ou du crack, il en va un peu de même pour les alcooliques qui peuvent s’illustrer au travers d’un bon malt, contre une gnole quelconque, pour le même …

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